Les montres vintages & la conquête de l'espace

Il ne s’agit pas d’une réflexion philosophique sur le temps et l’espace mais plus simplement de connaître ce que ces hommes et ces femmes portaient à leur poignets dans leur capsule spatiale dans les années 1950 à 1990.

Dans cette période d’après guerre, les deux plus grandes puissances mondiales à l’époque, les USA et l’URSS se font une concurrence féroce pour la conquête spatiale dans une ambiance de guerre froide.

A cette époque, c’est réellement la conquête de l’espace, chacun tentant d’être le premier sur la lune mais déjà avec un objectif, réussir un vol habité par un être humain.

C’est chose faite le 12 avril 1961 avec le vol orbital du soviétique Youri GAGARINE.
A son poignet dans l’inconfort absolu de sa petite capsule, non pas une montre swiss made mais une montre Russe, une banale Sturmanskie.
Une montre trois aiguilles basique et fiable qui va entrer dans la légende.
La marque évoluera ultérieurement en « POLJOT » qui signifie VOL en Russe. Le nom POLJOT est plus connu des amateurs de montres vintage.

À retrouver sur le site www.horlodent-montresvintages.fr.

Le + :

L’industrie spatiale russe domine le monde à cette époque mais son industrie horlogère est quasiment inexistante.
Les USA et la Suisse refusent toute aide horlogère. C’est Fred LIP en France à Besançon qui va aider l’URSS lors de la conception de la montre Sturmanskie de Youri GAGARINE.
Lors du premier vol spatial habité c’est un peu de l’horlogerie française qui était du voyage.
Cocorico !

Les USA ne tardent pas à répliquer et la même année le 5 mai 1961 c’est Alan SHEPARD qui devient le premier américain dans l’espace lors de la mission MERCURY-REDSTONE 3.
Au poignet d’Alan SHEPARD aucune montre. La Bulova Accutron, la montre au diapason portée lors des essais est restée au sol.

Il faudra attendre la mission MERCURY-ATLAS 9 Faith 7 et cette fois l’astronaute portera non pas une montre au poignet mais deux : une Bulova Accutron Astronaute à son bras droit et une Omega Speedmaster à son bras gauche.

Le + :

SHEPARD constate que l’Omega perd du temps lors des poussées extrêmes au  décollage, alors que la Bilova Accutron n’est pas affectée.

A noter que l’astronaute Walter Marty SCHIRRA optera également pour une Speedmaster d’un bras et une Bulova Accutron personnelle à l’autre bras.

Pendant ce temps la Russie crée un autre événement mondial le 16 juin 1963 avec la première femme dans l’espace Valentina TERESCHKOVA qui porte au poignet une montre Chaika qui est aussi son signal d’appel dans l’espace.
La marque disparaît peut de temps après l’exploit.
La montre va de montrer aussi son importance capitale les 15 et 16 mai 1963 lors du projet spatial USA FAITH 7.

Gordon COOPER portait au poignet une Bulova Accutron Astronaute lorsque qu’un incident électrique majeur bloque les réacteurs. Seule solution les relancer manuellement.
COOPER utilise alors sa montre pour un chronométrage du ré-allumage des moteurs, ce qui lui sauvera la vie.

La Russie toujours en tête de la conquête spatiale va de nouveau créer l’événement en 1965 avec le premier homme qui va sortir dans l’espace .

Alexey Arkhipovich LEONOV porte au poignet une montre Strela Chronographe, mouvement russe équipée d’un calibre Suisse VENUS 150.

La montre est confrontée à l’espace intersidéral sans aucune protection.
A noter que la marque STRELA produit encore de nos jours des montres dites COSMOS en vente sur son site.

Que se passe t il dans le reste du monde pendant ce temps ?

La France, l’Italie, l’Australie lancent des satellites mais aucun vol habité .

Pendant quelques années la conquête spatiale marque une pause mais c’est pour préparer le rêve que l’on croyait impossible : Marcher sur la Lune .

HERGÉ l’avait rêvé pour Tintin, ce sont les USA qui vont le concrétiser. Pour le matériel y compris les montres les contraintes sont énormes. Il ne faut pas oublier que sur la lune la température est de – 160 degrés à l’ombre et + 120 degrés au soleil.
Le 21 juillet 1969 Neil AMSTRONG et Buzz ALDRIN marchent sur la lune. La photo de l’empreinte de la botte d’AMSTRONG sur le sol lunaire fait le tour de la terre.
C’est un événement planétaire.

Les montres sont maintenues au poignet par les bracelets Velcro Strap dans la cabine.
Mais une fois sur la lune les cosmonautes portent la montre sur leur combinaison avec des bracelets Velcro qu’ils règlent en fonction.
Encore une fois il faut souligner l’importance de la montre permettant de calculer le temps d’autonomie d’oxygène qu’il leur reste, le temps qu’il reste pour le retour à la cabine, etc. éléments vitaux pour leur survie.
C’est Oméga qui est choisie par la NASA pour la lecture facile de la fonction chrono à travers le scaphandre.

Le + :

Suite a une panne de l’horloge de bord ARMSTRONG préfère laisser sa montre à bord.
Son premier pas d’un homme sur la lune se fera donc sans montre.
C’est son coéquipier Buzz ALDRIN qui 19 minutes plus tard va marcher sur la lune avec une montre, une Omega Speedmaster calibre 321 toujours rééditée de nos jours.

Pour la petite histoire, en 1971 Buzz ALDRIN prête son Oméga légendaire pour une exposition, elle disparaîtra pendant le trajet et n’a jamais été retrouvée à ce jour.

D’autres montres, d’autres marques ont participé à la conquête spatiale : Breitlong Navitimer, Rolex GMT Master, Tag Heuer Chronomètre, Seiko Sinn, Tutima, Fiyta, etc.
Et ne l’oublions pas car elle est née à Besançon comme le site www.horlodent-montresvintages.fr ,la Yema spationaute 1 fait partie également du club très fermé des montres ayant été choisies pour aller dans l’espace.

Le 24 juin 1982 Jean Loup CHRÉTIEN s’élance de la base de Baikonour en Russie avec au bras la Spationaute 1 produite par Yema France à Besançon.
Le 17 juin 1985, Patrick BAUDRY à bord de la navette Discovery porte une Yema spationaute 2.
Le 26 novembre 1988, retour de Jean Loup CHRÉTIEN à bord de la station orbitale Mir avec à son poignet la Yema Spationaute 3.
Au cours de cette mission, le 09/12/1988 il devient le premier français à marcher dans l’espace avec une montre française au poignet.
Citons encore la Yema Antares à bord de Soyouz 15 en 1992 et la Yema Altair en 1993.
La marque Yema renoue avec l’aventure spatiale en 2017 avec la Spacegraf.

 

N’hésitez pas à me signaler mes omissions, je ne suis pas cosmonaute … pas encore !
La conquête spatiale était affaire de spécialistes mais elle ne fait que commencer pour le grand public.