Les montres vintages, leurs bracelet et le monde animal (Partie 1)

Nous aimons nos montres vintages mais nous avons parfois tendance à oublier que le bracelet est son écrin de même qu’un cadre est l’écrin d’un tableau.

Élément incontournable cet accessoire phare peut changer du tout au tout le look de notre vintage.

Traditionnellement et historiquement la maroquinerie utilisait le cuir des animaux de la ferme : vachette, mouton, porc, taureau, etc.
Les temps ont évolué, les goûts également et il est un secteur qui émerge et qui n’est pour le moment qu’une niche prometteuse appelée à se développer : la peausserie marine, autrement dit le cuir de poisson.

Autre évolution cette fois due aux grandes maisons horlogères qui cherchent pour leurs clients exigeants des bracelets en peaux rares d’animaux exotiques dont la liste ne fait que croître et embellir.

D’où l’idée de répertorier les espèces animales qui « ont laissé leurs peaux » pour orner la peau de nos poignets.
Les lecteurs du livre « Les Yeux Jaunes des Crocodiles » de Catherine PANCOL n’en douteront pas.
Avant de commencer, il faut rappeller en guise d’avertissement la convention de WASHINGTON de 1973. Cette convention concerne les espèces animales menacées d’extinction et leur protection.
Plus simplement, les peaux d’alligators, crocodiles, gibier, … proviennent d’élevages animaux gérés et encadrés pour la sauvegarde des espèces ou d’abattages autorisés selon la loi cités.
D’autres espèces ne font l’objet d’aucune interdiction.

Afin de ne pas entrer dans des distinctions animales, affaires de zoologistes, j’ai distingué les animaux qui vivent sur la terre ferme et les animaux aquatiques ou semi aquatiques.

1 ère Partie : Les Poissons et autres animaux aquatiques ou semi aquatiques

– Les reptiles amphibiens : l’alligator, le crocodile, le caïman, le gavial (protégé, non élevée)
Leurs cuirs sont assez ressemblants à quelques détails près.
Les écailles (le véritable nom est scutelles) sont plus rondes chez l’alligator que chez le crocodile.
Les écailles ou scutelles du caïman sont constituées de corne donc plus rigides et plus résistantes.
Les bracelets réalisés à partir de ces amphibiens ornent les montres vintages les plus prestigieuses depuis des décennies.
Ils se marient admirablement avec les montres vintages, site www.horlodent-montresvintages.fr, car ils se prêtent plus que les modernes aux cuirs de caractère.

Le top du top, les bracelets en ALLIGATOR CORNE NOIR.
 

Réalisés à partir des cornes de la queue de l’animal, plus caractéristiques et plus visibles ils constituent des bracelets d’exception.
Le + : Le NATO de James BOND vous tente pour votre vintage trouvée sur le site www.horlodent-montresvintages.fr mais la structure en nylon tressé du NATO ne vous convient pas.
Pas de panique ! Un célèbre atelier de bracelet parisien propose désormais des NATO en ALLIGATOR dans tous les coloris et en version Water-Resistant indispensable à la piscine.

– La peau des phoques et des morses se ressemblent. Elles sont recouvertes d’un poil ras, moucheté noir et blanc et sont appréciées pour leur grain régulier.
– La peau de dauphin
est noire ou brun foncé sur le dos et blanchâtre sur le ventre. Comme celle du phoque, elle est appréciée pour son grain régulier.
– La peau de crapaud buffle américain
est rugueuse et présente des boursouflures caractéristiques. Elle est appréciée pour sa résistance exceptionnelle après avoir accepté l’idée de porter une peau de crapaud au poignet …
– La peau de grenouille Rana d’Amérique du Sud
est fine et lisse contrairement à celle du crapaud.

LES POISSONS et autres animaux vivants dans l’eau.

– La peau de raie Pastenague
Un rappel historique sur le seul poisson utilisé en maroquinerie à l’époque de Louis XV, la raie Pastenague de Chine autrement dit le GALUCHAT.
Tirant son nom de monsieur GALUCHAT, artisan gainier et mis à la mode par Madame de Pompadour, véritable « influenceuse » de l’époque incarnant le luxe et le goût des choses rares et chères.
Oublié pendant deux siècles car son travail est difficile et délicat, il réapparaît dans le courant ART DECO vers 1930 pour disparaître de nouveau et revenir de nos jours dans les collections de bracelets de luxe.

A mi-chemin entre le minéral et le cuir, il sublime les montres vintages par son cuir recouvert naturellement de perles scintillantes.

De plus sur l’échelle de MOHS ce cuir est 20 fois plus résistant qu’un cuir de vachette.
En dehors de cet exemple historique, il faut reconnaître que les peaux de poisson ont été inexistantes dans le monde de la maroquinerie jusqu’à ces dernières années car …

Tout redémarre en 1990 en ISLANDE dans une tannerie qui fait face à un manque d’agneaux pour sa peausserie. Entourée de mers et de poissons, elle se tourne vers une matière première abondante et peu chère : les peaux de poisson qui font partie des déchets. Cinq ans plus tard car le tannage d’une peau de poisson n’est pas chose facile ,les premiers cuirs de poissons apparaissent sur le marché et c’est le succès.

Car à la notion de nouveauté s’ajoute une notion capitale de nos jours : la consommation éco-responsable.

Les cuirs de poissons issus de l’industrie agroalimentaire prônent le zéro déchet. C’est une boucle vertueuse car elle réutilise des déchets.

Le cuir de poisson répond à 100% au principe d’éco-circularité actuel.
Les poissons ne sont pas tués pour leurs peaux .
Les procédés de tannage peuvent être bio ou végétaux.
La traçabilité des peaux est garantie.
Un secteur d’avenir pour la filière pêche et pour ceux qui prendront le train en marche.

Mais il n’y a pas que la Raie Pasternague ! Il y a aussi :

– La peau de Maruca, poisson aussi connu sous le nom de Molva-Molva ou lingue vivant dans l’Ocean Atlantique, rare aux couleurs chatoyantes inimitables.
– La peau d’anguille, surtout la jeune anguille « l’anguille jaune » pêchée dans la Loire, à une texture lisse sans écailles toute en finesse.
– La peau de Requin :
très dure car elle est garnie de petits tubercules très serrés destinés à les protéger des morsures. La peau de requin a eu son heure de gloire mais la difficulté de la travailler et le coût l’ont rendue rare. Par contre son décor très particulier se retrouve fréquemment en similicuir.
– La peau de saumon.
Un des poissons les plus consommés au monde, le grain de sa peau est lisse et raffiné et, point fort, il prend très bien la couleur .
Un must : la peau de saumon blanc éclatant. Vous trouverez une montre avec un bracelet en peau de saumon dans notre boutique en ligne.
– La peau de cabillaud de Norvège
, le SKREI présente des écailles plus fines que le saumon à la texture variable parfois lisse parfois rugueuse.
– La peau de Tilapia
, poisson très répandu en Afrique est particulièrement difficile à travailler car son cuir est moins solide que le saumon. Son grain de peau est naturellement perlé.
– La peau de perche du Nil
est appréciée pour son originalité avec ses écailles hexagonales en relief. La couleur qui lui convient le mieux est le bleu.
– La peau de loup de mer. La peau est lisse, dépourvue d’écailles caractéristique par ses taches sombres. Les rayures observées parfois sont dues aux frottements de l’animal sur  les rochers marins.
– La peau d’esturgeon.
Plus connu pour son caviar, le cuir d’esturgeon présente un décor unique au monde de spicules en forme d’étoiles en surface lui donnant un rendu inimitable.
– La peau de carpe des Dombes
française ou carpe royale est typée exotique. Autrefois jetée, elle est aujourd’hui prélevée lors du filetage des carpes d’élevage et tannée dans la région lyonnaise, valorisant une pisciculture peu rentable.
– La peau de truite de mer
traitée à Arcachon. Encore un exemple de valorisation de  peaux de poisson autrefois destinées aux déchets.
– La peau de thon Pantuna.
Depuis 2018, issu d’un mode de pêche respectueux certifié MSC, il séduit par ses écailles lisses au relief délicat.
– La peau de morue
est un des cuirs de poisson les plus fins malgré sa surface irrégulière. Il prend mal la couleur et est réservé aux teintes sombres
– Mais aussi les peaux de daurade royale, bar, sole, mulet, etc.

 

Le secteur du tannage des peaux de poisson est un secteur nouveau en pleine expansion.
Les maroquineries de luxe et les créateurs toujours à la recherche de matériaux rares pour clients exigeants l’ont bien compris.
Le tannage des poissons nous offre et nous offrira des possibilités esthétiques infinies.

Retrouvez quelques montres avec des bracelets originaux sur le site www.horlodent-montres-vintages.fr
 N’hésitez pas à me signaler des poissons dont la peau est destinée à orner nos poignets que j’aurais oubliés.