Une montre, un artiste : Gustave Courbet, le pays Horloger

Gustave Courbet peintre impressionniste, celui par lequel le scandale arrive, naît à Ornans le 10 juin 1819.
Ornans, village en bordure de la Loue dans le département du Doubs est source d’inspiration du peintre amoureux de la nature. Du point de vue horloger, Ornans se situe entre Besançon longtemps capitale de l’horlogerie française et la Suisse horlogère par naissance.

Mais soyons honnêtes, Gustave Courbet bien que né entre deux pôles horlogers majeurs, n’a pas apporté sa contribution à l’horlogerie. En effet sur ses tableaux on cherche en vain une montre au poignet de ses personnages ou un gousset dépassant du gilet des notables de l’enterrement à Ornans. Quant à ses baigneuses, Courbet insiste plutôt sur le réalisme de leurs anatomies que sur les parures de leurs poignets. Les liens de l’artiste et de l’horlogerie pourtant très active à cette époque en Franche Comté sont donc modestes.

De son exil en Suisse (fiscal déjà à l’époque…) une montre de gousset a été vendue récemment par une célèbre maison d’enchères.
Ce gousset comporte à l’intérieur le portrait d’Helvetia en émail signée Gustave Courbet. Pour mémoire Helvetia est la Marianne Suisse.

En 1955, la société Grisot et Troncin implantée place du Jura à Besançon crée la marque Courbet Watch en hommage à l’artiste. Déclinées en montres bracelet, montres de gousset ferroviaires elles ne connaissent qu’un succès d’estime.
De nos jours, elles sont recherchées plus par curiosité que par leurs qualités horlogères. On trouve parfois des exemplaires de Courbet Watches sur le site Horlodent.

En 1989, la célèbre maison d’horlogerie de Luxe L’ÉPÉE de Saint Suzanne dans le Doubs rend un hommage tardif à Courbet sur une de ses fameuses horloges d’officier. Un des vantaux de la pendulette est à décors d’émaux de Limoges d’après Gustave Courbet.

En 2018, une maison de joaillerie baptisée Courbet se revendiquant la première joaillerie écologique française s’installe place Vendome à Paris, face à la colonne. De fait, ni son nom ni son emplacement sont dus au hasard. La joaillerie Courbet est la première à utiliser du diamant Français de Synthèse créé en France sous l’égide de CNRS.
Elle est également la première à utiliser de l’or recyclé à partir de smartphones et d’ordinateurs. Elle s’inscrit dans le cercle vertueux des circuits courts, se démarquant de la joaillerie traditionnelle. Certains la considèrent comme la Tesla horlogère.

Pour le rapport avec Gustave Courbet le peintre, revenons un siècle en arrière.
1871,Gustave Courbet est acteur de la Commune de Paris mouvement révolutionnaire car à l’instar de sa peinture qui dérange, ses idées le sont aussi. Au terme d’un procès, il est accusé d’avoir fait renverser la colonne Vendome. Conséquence, il est condamné à payer 323 091,68 Francs pour la reconstruire. Il s’exile en Suisse pour échapper à l’amende.

Il est donc difficile de dissocier Courbet de la Colonne Vendome comme de croire à une coïncidence quand une joaillerie s’installe face à la colonne Vendome et prend le nom de Courbet. Les créateurs revendiquent aisément leur intention de rendre hommage à l’artiste et à son réalisme contenant le germe des courants modernistes.

En 2021, Jaeger Lecoultre marque horlogère mondialement reconnue rend hommage au séjour Suisse de Courbet. Dans la collection Reverso Tribute Enamel Hidden Treasures la face cachée de la Reverso reproduit « Une Vue du Lac Leman ».
Ce tableau avait été peint en 1876 par Gustave Courbet lors de son exil en Suisse. Une reconnaissance helvétique pour un artiste unanimement reconnu, exposé dans les plus grands musées mondiaux.
Plus récemment, la manufacture Vuillemin de Besançon a rendu hommage à l’artiste né dans le même département.

Sa création, une horloge Comtoise fidèle à la tradition pour son mécanisme mais au look décalé par son esthétique, a été baptisée sobrement Courbet.

Horlodent, site horloger de Franche Comté tenait à rendre hommage à cet artiste décrié en son temps et unanimement reconnu de nos jours.